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Le triangle dramatique



Le triangle dramatique de Karpman : la relation infernale


Appelé aussi le triangle dramatique, le triangle de Karpman est issu de l'analyse transactionnelle proposée par le psychiatre américain Stephen Karpman. Ce disciple d'Eric Berne, le fondateur de l'analyse transactionnelle, a modélisé un concept pour expliquer les problèmes relationnels entre les individus et mettre en lumière les interactions inconscientes.


L'approche du triangle de Karpman met en exergue les relations entre les individus, notamment sur le plan affectif, sentimental et amoureux. Considéré comme un outil de compréhension des problèmes relationnels, le triangle de Karpman permet d’aborder et de comprendre les rapports de domination-dominé qui peuvent entraîner des relations toxiques. C'est ce que l'on appelle en psychanalyse les jeux psychologiques, ce qui se jouent entre les uns et les autres de manière consciente ou parfois totalement inconsciente.


Ces jeux psychologiques ont toujours exister. Au travers des relations, nous sommes inconsciemment pris dans ces jeux psychologiques. Et c'est lorsque la manipulation est trop néfaste et que la relation devient toxique alors chacun des protagonistes du jeu se retrouvent embringués, liés et dépendants les uns des autres dans un climat souvent négatif.


Les contes enfantins dramatiques comme Cendrillon, Blanche Neige ou le Petit Chaperon Rouge mettent en lumière le triangle de Karpman. Ces personnages se positionnent en victime, on retrouve le bourreau (la belle-mère, le loup...) et le sauveur (le prince charmant) arrive pour sauver la victime (Cendrillon, Blanche-Neige...)



La position de victime


Il est important de savoir que sans victime, le triangle de Karpman n'existe pas. Sans victime, il n'y a pas de persécuteur (appelé aussi bourreau). La victime est un rôle qui appelle le persécuteur, dans un jeu qui sera exécuté ou non dans l'entourage de la victime.


Ainsi c'est la victime qui mène le jeu, souvent de manière totalement inconsciente. La victime possède probablement un problème de dépendance affective liée le plus souvent à des blessures émotionnelles.


La victime subit, se plaint, s’apitoie sur son sort. Elle se sent impuissante et irresponsable. Elle ne prend pas la responsabilité de ses actes, de ses comportements et de ses émotions, "ce n'est pas de ma faute". C'est l'archétype de l'éternel insatisfait, celui qui se dénigre, qui se maltraite avec un juge intérieur très puissant, qui se dévalorise et se juge durement.


La victime a besoin d'attention, de protection et sécurité car elle n'est pas en capacité de se protéger et de nourrir elle-même ses besoins. Elle est souvent déconnectée de ses émotions. Elle se sent mal dans sa peau.


Et c'est là que le sauveur entre en scène.


La position de sauveur


Le sauveur est celui qui ne peut pas s'empêcher d'aider. Il vole au secours des autres, il cherche à dominer en se rendant utile et indispensable. Son sauvetage ne permet pas à la victime de s'émanciper, le sauveur donne la permission inconsciemment à la victime d'échouer.


Le sauveur pense qu'il est nécessaire d'agir à la place d'autrui par souci de bienveillance ou pire encore, par bons sentiments. Le sauveur veut combler les besoins de l'autre, sans vraiment les connaitre. Il devient indispensable, nourrissant ainsi un sentiment de bonne action.


Un autre aspect négatif du rôle du sauveur : en sauvant les autres, le sauveur concentre son énergie à l'extérieur. Il ne s'occupe pas de lui, il ne prend pas soin de lui voire se délaisse totalement. Il se coupe de ses émotions et ignore ses propres besoins.


La position de persécuteur


Le persécuteur ou bourreau est celui qui critique, ironise et dévalorise. Il cherche à contrôler et dominer l'autre. Il fait souffrir les autres pour tenter de canaliser ses propres peurs et ses conflits intérieurs. Il projette sur l'autre ses propres blessures en le dénigrant, le rabaissant et l'humiliant.


Il tente de s'imposer ouvertement et sait mieux que les autres. Il est dans le contrôle. Il peut tenir des propos dévalorisants et humiliants. Il peut aussi se montrer agressif et violent.


Le persécuteur n'est pas obligatoirement une personne physique, il peut prendre la forme d'une maladie, l'alcoolisme ou les institutions ou toute situation difficile et insupportable par la personne qui la subit.


À noter qu'il n'y a pas de persécuteur sans victime. Lorsque la victime reprend son pouvoir personnel, le persécuteur n'a alors plus de puissance ni de contrôle sur la victime.


Comment savoir si je suis dans le triangle de Karpman?


N'oublions pas que si nous sommes face à un persécuteur, c'est que je me positionne en victime. Il est nécessaire de différencier le terme de victime : être victime de quelque chose ou de quelqu'un et se mettre en position de victime : se victimiser.


Si dans une relation, l'un des protagonistes endosse un rôle particulier (victime, sauveur, persécuteur), il est fort probable que le triangle de Karpman soit en place. Les deux protagonistes se retrouvent ainsi pris dans ce triangle dramatique, jouant à tour à tour les 3 rôles infernaux.


Il requiert beaucoup de clarté, de conscience et de lucidité pour comprendre les enjeux du triangle de Karpman. Souvent les mécanismes sont inconscients et/ou refoulés.


Dès lors que vous vous posez la question de savoir si vous êtes pris dans le triangle de Karpman, il est intéressant de se recentrer et d'observer ses pensées, ses émotions et ses comportements pour amener davantage de conscience et de clarté.


La particularité du triangle de Karpman est que chacun des protagonistes endossent à tour de rôle les positions. Le sauveur fatigué deviendra un persécuteur, la victime frustrée prendra le rôle du bourreau et le persécuteur se transformera en victime.


Il est intéressant de mentionner que ce triangle de Karpman est à observer à l'intérieur de soi. Nous avons différentes parts de soi à l'intérieur de nous-même, des parts lumineuses et parfois des parts blessées. Et inlassablement, nous rejouons nos conflits intérieurs avec notre propre bourreau intérieur (appelé aussi le juge intérieur), notre vicitme intérieur et notre sauveur intérieur.


Ces différentes parts de soi s'observent en thérapie comme les constellations familiales pour accueillir ce qu'il se rejoue ai niveau de la psyché et amorcer un changement intérieur qui mène vers davantage d'autonomie, d'harmonie relationnelle et de liberté intérieure.


Quelles sont les conséquences du triangle de Karpman?


  • Perte de confiance en soi et d'estime de soi

  • Difficulté à s'aimer soi-même

  • Mal-être, état dépressif

  • Peur

  • Anxiété, angoisse

  • Culpabilité

  • Sentiment d'impuissance

  • Répétition de scénario de vie

  • Perte de la réalité


Sortir du triangle de Karpman


Avant de sortir du triangle de Karpman, il convient de le repérer. Décider de sortir du triangle de Karpman implique de prendre la décision de vouloir vivre des relations saines, harmonieuses et responsables avec soi et les autres.


Pour sortir du triangle dramatique, il est important de mettre de la conscience sur ce qu'il se joue, de prendre conscience de ses propres mécanismes. C'est-à-dire se rendre compte du rôle que l'on joue et d'en prendre la responsabilité.


Lorsque le triangle devient dramatique et induit des relations toxiques et négatives, il devient urgent de revenir à soi, à sa valeur, à son essence et son empouvoirement.


Il est parfois nécessaire de consulter un thérapeute (psychologue, praticien EMDR, praticien en constellations familiales...) pour bien identifier ce qu'il se joue dans la relation à soi et aux autres.


Reprendre son pouvoir personnel


Vous l'aurez bien compris, une des clés pour sortir du triangle dramatique est de revenir à soi, de se recentrer sur soi et de reprendre son pouvoir personnel. Lorsque la victime prend conscience qu'elle a remis son pouvoir personnel à autrui, elle redevient créatrice de sa vie.


C'est parfois un processus long et fastidieux qui implique de l'engagement, de la persévérance et de la patience. Mais le travail en vaut la peine, la personne ressortira grandie, autonome et se sentira bien mieux sur tous les plans de sa vie.


Exprimer clairement ses besoins


Il convient, pour ne pas entrer dans le triangle de Karpman d'exprimer clairement ce que nous souhaitons ou refusons. La capacité à dire explicitement ses besoins relève de la responsabilité de chacun. En étant libre de nos choix, nous nous libérons de nous-mêmes, de nos croyances, de nos injonctions, de nos peurs et conditionnements.


La règle des "4 P" invite à se tenir vigilant quant aux éventuels débordement relationnels et affectifs, qui peuvent provoquer le trriangle de Karpman :


  1. PROTECTION : apprendre à se protéger et travailler la sécurité intérieure

  2. PUISSANCE : être connecter à soi-même et savoir reconnaitre sa valeur personnelle

  3. PERMISSION : s'autoriser à être soi-même dans toutes ses dimensions

  4. PLAISIR : être connecter à son pouvoir créateur, à ses besoins, ses désirs et ses rêves


La communication non-violente, une aide précieuse


Véritable outil lumière, la communication non-violente est un processus qui invite à clarifier ses relations à soi et à autrui.


Ce processus simple mais parfois difficile à appliquer dans le quotient vise à prendre la responsabilités de de ses besoins.


Cette approche propose une communication de qualité pour relationner de façon adapté avec soi et les autres.


J'approfondis le processus de la CNV dans cet article de blog.


Phrases positives à se répéter


Que l'on soit dans tel ou tel rôle, il est nécessaire de se déconstruire pour mieux se comprendre et aspirer à vivre une vie alignée centrée sur le coeur.


Voici quelques phrases pour sortir du mode triangle dramatique et avancer vers l'empuissancement :

  • Je m'accepte comme je suis

  • Je ne suis plus un enfant, je possède la capacité de m'exprimer

  • Je possède la capacité d'agir

  • Je mérite de me sentir en paix dans ma vie

  • J'apprends à m'écouter et à prendre soin de moi

  • J'agis en adulte responsable en m'occupant de mes parts blessées

  • Je choisis de vivre la sécurité intérieure sur le plan physique, psychique, affectif et financier

  • Je me souviens que sans victime consentante, il n'y a plus de persécuteur (souvent appelé à tord pervers narcissique d'ailleurs!)



Victor Hugo disait : "il n'y a pas d'amour sans liberté ni de liberté sans responsabilité"


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